Ma position sur la question de la fin de vie

13 Mai, 2025Actualité du moment

Le débat autour de la fin de vie soulève des enjeux éthiques, médicaux et humains essentiels. Ce sujet, longtemps absent de l’agenda législatif malgré son importance dans la vie de nombreux Français, revient aujourd’hui avec une acuité particulière. Il avait en effet commencé à faire l’objet de discussions parlementaires lors de la précédente législature, mais la dissolution de l’Assemblée nationale en avait interrompu brutalement l’examen.

Dans ce contexte, je me réjouis que le Parlement reprenne aujourd’hui ce débat dans de bonnes conditions, avec deux propositions de loi clairement distinctes : l’une sur le développement des soins palliatifs, l’autre sur l’instauration d’un droit à l’aide à mourir. Cette séparation est salutaire car elle permet de traiter avec précision et respect, deux réalités différentes mais tellement complémentaires.

 

Une aide à mourir encadrée, dans des situations exceptionnelles

À titre personnel, après avoir lu de nombreux travaux et témoignages sur la question, je suis favorable à une évolution de notre législation sur l’aide à mourir. Celle-ci devrait permettre, dans des situations exceptionnelles et strictement encadrées, une aide à mourir pour les personnes majeures atteintes de maladies graves et incurables, en phase avancée ou terminale et dont les souffrances sont devenues insupportables.

Lors du conseil citoyen que j’ai mené aux cotés de plus de 300 habitants de notre circonscription, une large majorité des membres ont exprimé le souhait de voir évoluer le cadre juridique actuel, jugeant insuffisantes les dispositions prévues par la loi Leonetti de 2005. C’est une attente citoyenne forte, fondée sur l’idée qu’une fin de vie digne doit pouvoir être librement choisie, dans le respect de la volonté éclairée de la personne concernée. Il s’agit également d’une attente de la part des soignants d’après un récent sondage de l’Ifop selon lequel 74% des professionnels de santé trouvent souhaitable que la France légalise l’aide médicale active à mourir pour les patients qui la demandent expressément et de manière réitérée.

La proposition de loi n°1100, portée par mon collègue Olivier Falorni, va dans ce sens. Elle prévoit un droit encadré à l’aide à mourir, reposant sur des conditions rigoureuses : double avis médical, expression libre et réitérée de la demande, délais de réflexion, recours au suicide assisté dans des cas très précis, clause de conscience pour les soignants, autorité de contrôle indépendante et enfin des sanctions en cas d’abus.

Ce texte ne se substitue en aucun cas aux soins, il les complète dans les situations extrêmes où la médecine ne peut plus soulager. Il s’agit d’une démarche éthique, sécurisée, centrée sur la dignité et la liberté individuelle.

 

Un accès universel aux soins palliatifs sur tout le territoire

Parallèlement, je soutiens pleinement la proposition de loi visant à renforcer le développement des soins palliatifs et d’accompagnement. Ces soins sont indispensables à l’accompagnement des personnes en fin de vie et de leurs proches. Pourtant, leur accès reste aujourd’hui très inégal d’un territoire à l’autre et trop de patients ne bénéficient pas d’un accompagnement adapté. La proposition de loi n°1102, portée par ma collègue Annie Vidal, vise notamment à pallier cette inégalité géographique.

Il est impératif que chaque citoyen puisse, partout en France, bénéficier d’un accès effectif et équitable aux soins palliatifs. Cela passe par un renforcement des moyens humains et financiers, une meilleure formation des soignants, et une structuration plus cohérente des filières locales.

 

Respecter les consciences et accompagner les choix

Ce débat touche à une dimension profondément intime. À l’Assemblée nationale, il transcende les clivages partisans et appelle à une expression libre, individuelle et en conscience de chaque parlementaire. Je respecte pleinement les avis divergents sur cette question qui soulève des interrogations légitimes.

Ma position est guidée par l’écoute, la lecture attentive des travaux sur le sujet et par la conviction que notre droit doit s’adapter aux réalités vécues par nos concitoyens. Tout cela en restant fidèle à nos principes fondamentaux de solidarité, de liberté et de dignité humaine.

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